Gardon se glissa dans une anfractuosité du mur. Discrètement, tel un serpent, il rampait dans le tunnel souterrain connus de lui seul ainsi que de quelques privilégiés… Ses habits étaient crasseux et ses chausses pleines de boues mais cela n’avait aucune importance : il devait accomplir sa mission. Soudain, il sentit un creux sous son poids : la boue, déjà fragile, avait cédée sous la masse de son corps. Tout le tunnel s’effondrait. Gardon n’eut le temps que de penser :
°°Oh non ! Encore une mission ratée !!°°, et il tomba dans le vide.
Son corps atterrit lourdement en bas et il sombra dans l’inconscience… Quand il se réveilla, ses pieds, ses mains, étaient attachées par une fine cordelette blanche. Il était quelque part mais il ne savait pas où. Il essaya de se tortiller de façon à se défaire de ses liens mais rien à faire : celui qui les avait appliqués devait être un professionnel. Il pensa à faire usage de sa capacité spéciale, mais non finalement, ces barbares n’en valaient pas la peine. Il décida alors de rester là, impassible, décidé à ne pas s’échapper, en atteinte qu’il l’interroge…
Soudain, Gardon sentit une paire d’yeux qui le regardait, des yeux de lynx, d’un animal prédateur. Il regarda dans leur direction avec crainte, comme s’ils allaient le manger et constata avec stupeur qu’il ne s’agissait que d’un gamin à la fleur de l’adolescence. Celui-ci était adossé à la fenêtre et épluchait une pomme tout en regardant le prisonnier.
La porte s’ouvrit. Un homme imposant entra. Il s’avança vers Gardon, le prit par le col et sortit de la pièce. Le gamin le suivit. Il était bizarre ce gamin ! Ses pas ne faisaient aucuns bruits et surtout, il n’avait pas d’ombre…Question description physique, il se distinguait par d’extraordinaires yeux oranges et avait des cheveux, mi-longs, blonds. Il paraissait venu d’un autre monde mais si Gardon était curieux de savoir lequel, il n’aurait jamais osé lui demandé car il avait trop peur qu’il le regarde de nouveau avec ses yeux terribles. Le colosse qui le portait en « sac à patate » sur son dos le lacha . Il atterrit devant un assez vieux bonhomme qu’il supposa être le maître du domaine. Celui-ci prit la parole :
« Qui es-tu ? Que fais-tu à roder dans le château de Fige-Glaces ? »
Le garçon se tut.
« Je réitère ma question. Je ne la poserais pas trente-six mille fois ! »
°°Quel hypocrite !, pensa Gardon, comme s’il croyait que j’allais lui répondre…En revanche c’est le moment d’user de ma capacité spéciale…Le vieux est sans défenses actuellement ! Il n’a aucune chance contre moi puisqu’il croit avoir supprimé mes capacités de nuire !°°
Le corps du jeune homme se mit alors à trembler et ses yeux sortirent de leurs orbites , les gardes, intrigués par cette soudaine manifestation, accoururent auprès de Gardon et essayèrent de retenir son corps, qui se convulsait dans tous les sens. Il commençait à se transformer en une chose bizarre, un espèce de serpent aux yeux noirs profonds… Il fonça sur le vieil homme et attaqua. Il allait le mordre lorsque quelque chose l’immobilisa, un regard . L’enfant. Il était devant lui et le regardait. Il croqua dans sa pomme. Gardon ne pouvait plus bouger ! Que lui dirait Titio s’il savait qu’il avait écoué à cause d’un simple gamin ? Sa mission était pourtant simple !! Tuer le seigneur du château afin de faire s’effondrer tout le pays. Il essaya d’esquisser un bref mouvement de la main. Il y arriva mais ce n’était pas très beau, ni gracieux à voir. Voyant que bouger était possible était possible, il fonça vers sa cible, en essayant d’éviter le gamin captivé par sa pomme et mordit le vieux. Celui-ci ne mit même pas une demi-seconde à mourir. Gardon sourit : sa mission était achevé ; A deux pas de lui, l’étrange gamin finissait sa pomme et sourit pour la première fois.
« T’es vraiment pas malin toi ! Qui te fais croire que le vieux-là était bien le seigneur de Fige-Glages ?!! HAHAHA !!! Ca se trouve c’était ton chef que l’on avait camouflé à l’aide d’un sortilège et obligé à prononcer ces paroles !!!!!! , mais ce serait vraiment trop cruel !! »
Gardon blanchit et se précipita vers la dépouille du vieil homme. Sa figure, déjà blanchie par les traits de la mort était celle de….. Titio !!! Son chef !!! Le garçon blanchit. Il avait tuer son chef, était par conséquent devenu un traitre et avait échoué à sa mission.
°° Non…Ce…ce …n’est pas possible !! Ce ga..gamin bluffe !! Titio est forcément vivant ! Il ne peut pas mourir ! Il est plus fort que moi !!Il n’a pas pu se faire tuer par un…gamin !!!°°
Un page apparut et apporta une pomme à l’étrange gamin :
« Voici seigneur Yfrene… »
Un éclat apparut dans les yeux de Gardon, bien décidé à venger son maître…Ainsi c’était lui qui avait tout fait échoué ! Toutes les tentatives de mettre le pays à feu et à sang !
Toutes les fois où Titio et lui, simple subalterne, avait décidé de rendre esclave toute la population !Il s’élança vers le dénommé Yfrene et tenta de le mordre. Ses dents ne rencontrèrent aucune résistance, s’il mordait de l’air… C’est normal puisque c’était le cas ! Yfrene n’était plus là !!Il était…derrière lui !!! Il se retourna alors mais le gamin lui fichu la pomme dans la bouche et il s’étouffa avec…
Le gamin claqua alors des mains tel un nourisson avide de spectacle et dit :
« Et voilà ! C’est toujours les gentils qui gagnent à la fin ! », tandis que des gardes retiraient déjà le cadavre de Gardon. Et c’est ainsi qu’une nouvelle et tranquille journée commença dans le plus tranquille des mondes…
Et c’est ainsi qu’une nouvelle et tranquille journée commença dans le plus tranquille des mondes…, des univers, non… mince, je sais pas comment dire !
Et voilà ! Encore une fois de plus je rate la fin de l’histoire !
Et c’est pas demain la veille que j’y arriverais !!
Dong ! Dong !
L’horloge de Grand-mère sonne, il est 6h30 et je dois aller en cours, je suis fatigué, exténué par cette nouvelle nuit blanche que je viens de passer en compagnie de Gardon et ses « amis » !
Pas grave ! Je vais pouvoir me rattraper en classe de français ! J’en ai deux heures au début de la matinée !! Ils sont cinglés les profs de nous faire autant travaillés, mais il faut dire que cette histoire-là, c’est pas eux qui me l’ont demandée, elle date seulement de la veille, je eus un brin d’inspiration et puis hop là ! J’ai passé la nuit à écrire !! Si mes parents apprennent que je passe des nuits blanches comme çà en train de taper des textes sur mon ordi, ca ne se passera pas très bien ….
Je pris mes affaires, dépêchai de prendre le bus et par chance, ne le rata pas… ( !) Je m’assis sur un siège à part et commençais à rêver… Ca faisait presque un mois que j’étais rentré en seconde ! J’avais déjà découvert les petits tracas de la vie de lycéen : se coucher tard, se lever tôt, avant même l’aurore, j’étais tout le temps crevé.
Le bus s’arrêta devant le lycée. Je descendis et entrais dans le bâtiment. Il était en avance aujourd’hui ! Il n’y avait personne assis sur les bancs, les camarades de mon bus et moi étions les premiers arrivés. Non ! Je n’étais pas seul ! Assis dans un coin, je remarquais un garçon qui avait l’air d’attendre aussi. Il avait l’air de s’ennuyer car il contemplait le sol avec lassitude. Je décidais de me reposer un peu car, après tout, je n’avais pas dormi de la nuit…
Je fermais les yeux quelques instants quand soudain je sentis une main sur mon épaule ! Surpris, je me retournais et vis finalement que ce n’était que Klara qui était arrivée. Je lui dis bonjour et nous commençâmes à discuter, comme d’habitude de tout et de rien, de la pluie et du beau temps.
La sonnerie sonna.
Nous partîmes en direction de la salle A110, où avait lieu les cours de français. Arrivés à destination et enfin entrés en cours, la prof, Mlle Grumelo, parla à toute la classe et dit qu’un nouveau serait à partir d’aujourd’hui dans notre classe.
« Vous serez gentils avec lui et vous l’intégrerez rapidement …»et gna et gna et gna, bah évidemment qu’on va pas le rejeter pauvre vache ! On le connaît même pas !
Le nouveau arrive, se présente brièvement. Il s’appelle Lyan et vient de Lorient, en Bretagne. Il a déménagé à cause du travail de ses parents. En le regardant de plus près, je constate que j’ai déjà vu le dénommé Lyan… Ce matin ! En attendant les autres ! Il était assis sur un banc et contemplait le sol. Mais il me semble bizarrement que je l’ai vu autre part, et pas ici…
J’examine de plus près le garçon et le détaille : il avait des cheveux blonds, mi-longs, et ses yeux étaient…il ne connaissait pas cette couleur, orange ? Marron avec des reflets ? mystère…Il ressemblait avec troublance au garçon étrange de mon histoire…
Une voix interrompit ses songes :
« Puisqu’il vous semble que mon cours est fait pour dormir, Walentin, prenez votre livre et lisez-nous le texte que nous venons de commencer d’étudier … Enfin, si vous savez que quoi il s’agit… »
Toute la classe éclata de rire à l’unisson. Qu’est-ce que c’était drôle ! Et en plus la grosse vache avait pris un air de supériorité content d’avoir déclanché l’hilarité de la classe… J’avais envie de lui foncer dessus afin de lui enlever son petit sourire en coin .
Non.
Elle n’en voulait pas la peine ;..
Klara me souffla la page indiquée du bouquin et je commençai à lire le contenu. Rien de plus barbant, un texte de Rabelais. Pfff !! Je n’aimais pas Gargantua. Je détestais de toute façon tout ce qui avait de longues descriptions et qui était long à lire. Je n’étais pas très patient pour tout dire…
Les deux heures passèrent et nous nous retrouvâmes dans le couloir. Toute la classe grouillait au tour du nouveau pressés de faire sa connaissance et de nouer de possibles liens d’amitiés entre eux et lui. Une vrai fourmilière. Je me demandais comment Lyan, si je me souvenais bien de son prénom, faisait pour respirer ? Un exploit digne des JO.
Heureusement, nous n’avions plus cours de la matinée et pûmes nous reposer (enfin^^) au foyer.
Midi, enfin ! C’était l’heure de manger !! Klara et moi nous dirigions vers le self quand soudain je vis Lyan, il était seul et ses yeux brillaient bizarrement…